Quand arrive l’adolescence, tout devient très compliqué pour l’enfant précoce, à haut potentiel intellectuel. Sensible à l’extrême, il se retrouve seul et s’expose à la cruauté des autres ados. Rien n’épargne sa vulnérabilité, surtout la violence verbale qui le touche profondément.
Il n’a pas recours comme les autres ados, à ces stratégies d’apaisement que sont les heures passées devant la glace, les tenues pas possibles, les copains… L’ado HPI va traverser les turbulences de l’adolescence en solitaire et sans filet de secours. Car il est difficile pour lui de trouver un groupe refuge.
“Je vois des choses que les autres ne voient pas. Comment je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligent” pourrait-il dire. Sa compréhension hors norme l’entraîne prématurément vers des questionnements qui ne sont pas de son âge (disparition des espèces, fin des énergies fossiles, pollution…) ; Et sans jamais se lasser, il argumente pour avoir le dernier mot face aux adultes qu’il abreuve de pourquoi et de comment. Car ce qu’il veut, c’est garder la maîtrise et tout contrôler.
Il dit non tout le temps, fait la tête, a réponse à tout et pointe les insuffisances des parents. Pas de raison de s’inquiéter s’il a quinze ans. C’est de son âge. En revanche, si ce comportement est repéré chez un gosse, il faut s’interroger et la piste à suivre est celle du QI. Si celui-ci est supérieur à 130, c’est rassurant. L’enfant est dit HPI et sa conduite est conforme à cette particularité. Il faut alors agir avec lui comme avec un grand, faire preuve de fermeté bienveillante et prendre quelque distance. En somme, il faut l’aborder comme un ado, même s’il n’a que neuf ou dix ans.
En classe il s’ennuie, se met la maîtresse à dos, se fait traiter d’élément perturbateur. S’il s’agit d’une fille, elle aura tendance à s’isoler et prendre en secret le chemin de la déprime. Car se soumettre aux règles de l’apprentissage, cela revient pour lui à accepter la méconnaissance. Ne pas savoir est pour lui un échec.
Problème : Installé dans la facilité, l’enfant à haut potentiel ne connaît pas l’effort et n’acquiert aucune méthodologie de travail. Un peu comme un athlète surdoué qui estime ne pas avoir besoin de s’entraîner.
Il faut l’aider à développer des compétences pas forcément de son âge et surtout être à son écoute, ne pas le lâcher. Si la souffrance est trop grande, on peut l’inscrire dans un environnement adapté avec des enfants comme lui, de préférence, dans les collèges classiques qui parfois proposent des formules originales. Car c’est au collège que le saut de classe préconisé en primaire commence à poser problème.
Les brimades commencent en effet souvent en cinquième. Pour cause d’immaturité et de petite taille, la cinquième est souvent, pour le précoce, une catastrophe. Ne pas se laisser dépasser et être patient. Ce qui compte, c’est l’arrivée au lycée, où il ne sera plus victimisé et décrochera son bac brillamment et sera mieux dans sa peau.
Mais grâce à leur haut potentiel, ces ados parviennent à mettre le doigt sur leurs difficultés. À condition de les aider et de les diriger dans la bonne direction. Car ils ne seront d’accord que si le diagnostic est juste. L’objectif prioritaire est de le repérer le plus tôt possible (grâce au QI), d’être vigilant, de les accompagner et de les protéger dans un établissement spécialisé ou non, mais approprié.
Imposer des règles strictes à la maison et valoriser des centres d’intérêt comme la musique, les arts plastiques ou le sport. Ce qu’ils ont tendance à négliger car ils ne les trouvent pas assez intellectuels. Soutenons comme il convient, ces perles rares que sont les enfants et les adolescents précoces.
d’après Olivier Revol “J’ai un ado… mais je me soigne”
Bonjour,
Je m’appelle Nahelle, j’ai 12ans et je suis une fille.
Je suis une enfant précoce d’après des médecins de la santé et certains psychologues (comportement susceptible, compétences élevées, ennui en classe, sentiment d’incompréhension).
J’ai la chance d’avoir une mère à l’écoute et qui m’aide beaucoup.
Au collège les gens m’insultaient quotidiennement sous prétexte que j’étais la première de la classe et que je traînais avec des personnes plus grandes que mon âge. Aucun professeur n’a réagi. Je me sentais de plus en plus mal dans ma classe et dans ma peau. Je me sentais incomprise. Aucune de mes soi-disant “amies de classe” m’est venu en aide, au contraire elles ont profité de la situation pour encore plus détruire le peu de confiance en moi qu’il restait. Je ne savais plus qui j’étais, ces gens m’avaient totalement dévalorisée.
Un jour une des mes amies de 4eme m’a forcé à aller en parler à la CPE du Collège, alors je l’ai fait. La CPE n’a absolument pas pris en compte mon mal-être soi-disant parce que j’étais une bonne élève à l’école, que j’étais jolie donc que personne ne pouvait m’embêter, ce qui est totalement le contraire. Au final, la CPE a donné raison aux personnes qui avaient commis ce désastre en moi. Je me sentais 3 fois plus incomprise qu’avant…..
Si quelqu’un est dans le même cas que moi, parlez en directement à vos PARENTS, eux seuls vous croiront. Demandez leur de prendre rendez-vous avec la CPE pour parler de la situation, vous ne serez pas seul.
A toutes les personnes qui en critiquent d’autres, critiquez-vous vous-même d’abord s’il vous plait.
Merci à ceux qui m’ont lu.
Réponse à Flora,
Bonjour, ta description m interpelle. Quel âge as tu ? Mon fils est phobique scolaire également et correspond beaucoup à ta description. Il n a jamais fait le test de précocité. Si cela est possible, j aimerait pouvoir en discuter. Il est considéré comme hyper sensible. Il ne cherche pas à s’ intégrer dans son collège bien que des élèves ont essayé. Mon adresse mail latifa.bellout@outlook.fr
Salut,
Moi c’est Adam et j’ai 16 ans,
Suite à une réflexion vis à vis du paragraphe du haut, il se trouve que je suis en désaccord avec la notion de QI abordée ici.
En effet, lorsque que j’ai été diagnostiqué « précoce » après mon année de 5ème (Dépression) j’ai passé un test de QI.
Les résultats de ces test ne m’ont Jamais étés communiqués. Avec le temps (3-4 ans plus tard) j’en ai conclus que mes parents ont fait ce choix pour éviter de m’associer à un Numéro. C’est clair, je déteste trouver justification et explication à mes « trouvailles » et réflexions auprès d’une simple suite de nombre qui, à mon sens , n’indique rien si ce n’est le résultat d’un contrôle de logique Universel.
Au fil du temps, j’ai remarqué que j’avais une particularité, celle de pouvoir comprendre les autres en me mettant à leur place.
Je fais cela constamment, j’ai l’impression de vivre à la troisième personne, cela me permet de me remettre en question et de comprendre certaines situations.
Il y a beaucoup plus de choses à expliquer au monde quant-aux précoces, eux qui possèdent une définition que je trouve contradictoire à eux même.
Non, un précoce n’est pas un Sur doué, à même de tout et premier dans toute les matières.
Non, quelqu’un de precoce ne vient pas about de certaines réflexions car il est precoce, mais parce que c’est LUI.
Il est inutile de mettre en Case, mettre des label sur la personnalité des Humains, car cela ne fait que de creuser la différence… Et c’est horrible.
Au final j’ai oublié de dire plein de choses, comme ma classe , je suis actuellement redoublant en Seconde (Ouai tu perds une année c’est po bien- Une année par rapport à quoi ? Le bac est une course ?)
Mère d’un enfant précoce diagnostiqué , d’un ado fort probablement précoce lui aussi et tout aussi probablement enfant précoce ( enfin enfant c’est bcp dire )
Ne restez pas seuls !
Mais éviter de trop chatter avec des inconnus / inconnues …désolée aurane ton message est alertant … pas assez personnel contrairement aux autres … ma sensation est peut être trompeuse , excuse moi Aurane si je me trompe
Essayer les associations , votre entourage collège , lycée …..essayer de repérer les autres il y en a forcément , du chatt bien pratique à condition de ne pas aller trop loin.
Tester et parler … ne serait ce qu’un tout petit peu
je sais que c’est facile à dire , je me souviens très bien et encore aujourd’hui cela m’est difficile y compris auprès de mes ultra proches
Bonjour, je m’appelle Inès, j’ai 15 ans, je suis en seconde, et je suis également précoce…Je le sais depuis quelques mois seulement…Ce qui est étrange est que je suis loin d’être le “profil type” de l’adolescente précoce, du moins d’après ce que j’ai pu lire…C’est vrai que j’ai un QI qui ne s’élève que très peu au dessus de 130.
J’avais fais mes 3 premières années de collège dans un établissement en ZEP (Zone d’ Éducation Prioritaire), j’ai eu une 6ème plutôt pas mal mais malheureusement animée par mes bavardages causés par un ennui intense que je traînais déjà depuis la maternelle (seule mon année de Cm2 fut plaisante), mais en 5ème, mon comportement commença à se dégrader, ne voulant plus subir les moqueries et les surnoms tel que “Wikipédia” venant de mes camarades, j’ai décidé de passer “dans le coté obscure de la force”, dans l’envers du décor en quelque sorte en n’étant plus la victime mais l’auteur de ces souffrances et moqueries envers autrui, ma 4ème fut une catastrophe totale, j’essayais d’être LE garçon manqué par excellence, je séchais mes cours de Latin, sortais du collège en toute illégalité, répondais de manière insolente à tout adulte me faisant des réflexions, me battais, j’ai goûté cette année là au tabac (chose qui m’a déplu), ce fut aussi pour moi une année de grande souffrance et de solitude, moi qui était pourtant entourée de tant “d’amis”. Mes nuits furent bercées de larmes et mon regard sur les gens changeait de plus en plus, j’avais l’impression que les gens autour de moi ne comprenaient rien et j’aimais me sentir sous l’emprise de la rue et de la cité, là ou j’avais la sensation d’être la seule à décider ce que je voulais faire en n’écoutant personne et en étant au contraire écoutée par les autres…
Tout cela ne m’empêchait pas d’avoir des résultats satisfaisants.
Après cette année catastrophe, mes parents ont décidé de me mettre en collège-lycée privé à 45 min de chez moi en transport, j’y suis encore cette année mais je rencontre quelques difficultés, voilaaaa…
Je suis précoce, mais ce profil ne me correspond pas vraiment car je suis plus observatrice et réservée. On m’a toujours dit que j’ai été une enfant calme et sérieuse, apparemment. Dès la primaire je trouvais certains comportements de mes camarades, débiles, exemple que je trouve stupide mais intéressant : “les amoureux” disaient de ne pas parler avec le sexe opposé. Je trouvais ça stupide et d’une certaine manière méchant.
J’ai essayé de me lier d’amitié, me faire accepter, j’ai réussis facilement à ce moment là et je me suis fondue dans leur stupidité et je l’ai regretté, encore maintenant.
Aujourd’hui je me suis encore fondue en quelque sorte, bien que je sache que je sorte du lot. Mes camarades savent que je suis sympa mais gardent une certaine distance. Ce qui m’arrange à vrai dire mais je me sens seule. Très seule, j’ai personne à qui me confier à part ma psy que je vois une fois par moi et peut être deux les prochaines fois. Je suis très sensible, une éponge à émotion me dit ma mère mais cela ne fait pas de moi quelqu’un de faible au contraire, je sais canaliser mes émotions et ne pas fondre en larmes en voyant quelque chose d’émouvant. J’aime lire, je ne fais presque que ça de mes journées. J’ai aussi une phobie scolaire depuis cette année et apparemment elle aurait débuté à ma sixième année de collège.Je fais tout de même quelques cours.
Pour ceux comme moi se sentant seul/e et voulant de la compagnie,j’accepte avec l’espoir de bien nous entendre.
Bonjour Aurane! J’ai 16 ans et j’aimerai beaucoup discuter avec toi. A bientôt 🙂
Hello, je suis une Ado de bientôt 16 ans et si tu veux discuter je suis là ! La « problématique » de la précocité me passionne et vu que j’en suis une aussi ça me ferait très plaisir de parler avec toi … N’hésites pas à m’envoyer un mail si tu veux : epoles74@gmail.com
En réponse à Aurane
Bonjour ,
Je suis un adolescent de bientôt 15 ans, j’aimerais aussi discuter avec d’autres ados qui partagent mes idées…
Car mes amis ne me comprennent pas, me rejettent ….Je suis passionné par la musique, le sport, la seconde guerre mondiale, la lecture, les films,..
Si jamais vous voulez parler, je suis là !!! pinette_21@hotmail.fr
En réponse à Aurane
Je suis aussi précoce, c’est clairement mon profil.
Je suis une ado précoce, ce profil est le mien. Si jamais un autre ado tombe sur ce message, qu’il me contacte afin de discuter. J’espère que cela peut délivrer.
J’ai un enfant de 8 ans qui se comporte comme un ado. Est-ce possible ?
Oui, c’est possible !
Que faire avec mon petit-fils qui a 16 ans qui est en 1ère… ? Il vient d’être diagnostiqué “HPI” Il est dépressif. Le portrait que vous faites ci-dessus est le sien. Il refuse tout, il ne veut pas faire ses devoirs de Français, dissertation etc. Il a un traitement anti-dépresseur, il ne veut pas prendre ses médicaments. Il voit une psychologue. Comment l’aider pour qu’il ne rate pas tout ? Il lui faut le BAC pour être ensuite libéré, mais là c’est très mal parti. Pouvez-vous me répondre ? Merci.
Il faut avant tout ne pas lui montrer que vous vous angoissez pour lui, car cela va augmenter encore plus ses angoisses et son mal-être.
Pour le reste, tout est dans l’article…
Si le psychologue n’arrive à rien ou à peu de choses, n’hésitez pas à changer.
Et posez-vous la question : Pour un enfant HPI, un psychologue peut-il faire aussi bien qu’un pédopsychiatre spécialisé ?
J’ignore si l’école que j’ai fondée en 1995 en Belgique (Schola Nova) peut donner des réponses satisfaisantes, mais vu que beaucoup d’enfants précoces y ont magnifiquement fleuri, peut-être pourrez-vous y puiser quelques idées… Bonne chance !