Prendre le temps de savourer : secret de plaisir et de minceur

II y a aujourd’hui des raisons scientifiques d’affirmer que manger trop vite fait grossir. Manger lentement, mastiquer, savourer, jouent un rôle fondamental dans la régulation de l’appétit en envoyant au corps un signal de satiété.

La satiété étant le signal que notre corps envoie lorsqu’il a reçu suffisamment de nourriture. Si l’on mange alors davantage, le corps va stocker le surplus, sous forme de graisses.

Dans notre corps, les signaux de la faim et de la satiété sont gérés par deux hormones : la ghréline (pour la faim) et la leptine (pour la satiété). Ces hormones sont envoyées dans le cerveau grâce à nos sensations visuelles, gustatives… mais aussi via la distension de notre estomac et d’autres facteurs métaboliques. C’est pour cette raison qu’il est important de manger lentement. Il faut laisser le temps à ces hormones de remonter jusqu’au système nerveux central (au niveau de l’hypothalamus) pour ressentir la satiété.

Toutes les sensations provenant du goût, des muqueuses de la langue, chaque mouvement de mastication et de déglutition sont perçus et analysés par l’hypothalamus, le centre responsable de la faim et de la satiété. Et c’est l’accumulation de ces sensations qui intervient dans le déclenchement de la satiété.

Il faut donc manger lentement en se concentrant sur ce que l’on a en bouche et sur nos sensations, comme on le fait pour un bon vin. Surtout quand ce que l’on mange est savoureux et riche, comme par exemple du foie gras.

Problèmes : Des études scientifiques récentes ont montré que le stress, le manque de sommeil et le surpoids, pouvaient dérégler ces hormones. Par ailleurs, les émotions (la colère, la peur, l’ennui, la solitude…) peuvent aussi perturber ces mécanismes hormonaux.

Au contraire, des scientifiques réunis par le GROS (groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids) ont montré que manger avec plaisir faisait maigrir. Et selon l’observatoire des habitudes alimentaires, les sensations agréables apportées par le repas compteraient presque autant que les quantités ingérées, dans le sentiment de satiété.

Selon les nutritionnistes, la raison majeure de l’épidémie d’obésité infantile aux États-Unis et au Canada, est que dans ces pays, les enfants grignotent toute la journée devant la télévision et n’ont plus aucune sensation de ce qu’ils avalent. Quand on mange des aliments caloriques devant la télévision ou en lisant, on réduit de moitié l’intensité des sensations qui parviennent à notre cerveau. Et ces enfants devenus adultes continueront de se nourrir ainsi, sans avoir aucune sensation.

Pour parvenir à manger lentement et à savourer ce que l’on mange, il faut penser à ce que l’on mange et regarder son assiette : Quel est cet aliment ? Quelle est sa texture ? Comment définirais-je sa couleur et son goût ? Que m’évoque-t-il ? D’où vient-il ?

Voici par exemple l’exercice du raisin sec ou comment manger un grain de raisin en pleine conscience : On le met dans sa main en l’observant sous toutes ses coutures, on pense à l’Italie d’où il vient, on le sent pour en saisir chaque effluve, on l’agite près de l’oreille pour en percevoir tous les bruits, on le croque en ressentant toute la palette de ses saveurs, avant de l’avaler lentement en fermant les yeux.

Pour les repas de famille, entre copains ou lors d’un déjeuner de travail, il faut s’entraîner à faire des aller-retour entre son assiette que l’on regarde et les convives. On se concentre sur son assiette et sur ce que l’on a en bouche, puis on revient à la conversation.

Ne plus manger en mode “pilote automatique”, regarder son assiette (surtout pas la télé), manger lentement, savourer et s’arrêter de manger quand le plaisir n’est plus là. Voilà le secret !

D’après Gayelord Hauser “Mes nouveaux secrets” et Adélaïde d’Aboville, diététicienne nutritionniste, St-Germain Magazine. 
Partagez sur :
Ce contenu a été publié dans Maîtrise de soi, Nutrition, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Votre commentaire est attendu