La campagne d’Italie d’Emmanuel Macron

La campagne de France d’Emmanuel Macron (mars 2016-mai 2017) ressemble étrangement à la campagne d’Italie menée par Bonaparte (mars 1796-octobre 1797)

Le 2 mars 1796, le Directoire investit Bonaparte du commandement de l’armée d’Italie. Convoitée depuis trois ans, continuation logique de son parcours personnel, cette nomination rêvée lui permet de mettre en œuvre un plan de campagne longuement médité qui va bousculer un front immobile depuis trois ans.

Il doit sa nomination aux idées novatrices qu’il a développé pour le front italien et à la promotion incessante qu’il en fait depuis trois ans.

Et en moins de douze mois, à l’âge de 28 ans, Bonaparte détruit quatre armées autrichiennes, donne à la France une partie du Piémont, fonde deux républiques en Lombardie, conquit toute l’Italie, depuis le Tyrol jusqu’au Tibre, signe des traités avec les souverains de Sardaigne, de Parme, de Naples, de Rome.

En octobre 1797, à Campo-Formio, l’Autriche cède à la République leurs Pays-Bas, renonce au Milanais, et s’engage à reconnaître à la France la possession des territoires de la rive gauche du Rhin. La Première Coalition est dissoute. Seule la Grande-Bretagne ne dépose pas les armes.

“J’ai fait la campagne sans consulter personne ; Je n’eusse fait rien de bon s’il eût fallu me concilier avec la manière de voir d’un autre” écrit-il au Directoire.

Les clés du triomphe de Bonaparte et de Macron sont les mêmes : Jeunesse, vitesse (“la vitesse est mon arme” disait Bonaparte), esprit de conquête, vision européenne, originalité de la démarche (la traversée du Tyrol par une armée constituait à l’époque une vraie originalité militaire tout comme aujourd’hui, le rejet des vieux clivages politiques)

Mais aussi, importance du récit personnel et du récit national, préparation méticuleuse où rien n’est laissé au hasard (“ce qui n’est pas réfléchi dans les détails ne produit aucun résultat” disait Bonaparte), anticipation, intelligence stratégique, flair, optimisme et… chance insolente. Mais la fortune (au sens de fortuna, la chance pour les Romains) sourit aux audacieux, dit le proverbe…

 

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