Beaucoup ne comprennent pas ce qui a pu se passer dans la tête de DSK, en cette matinée du 14 mai. Et cherchant à tout prix une explication compréhensible pour eux, ils en viennent à imaginer des histoires tordues de complots et de conspirations. On les imagine quelques minutes avant leur mort se disant l’œil soupçonneux “Quelqu’un, quelque part veut ma peau” ; Il y a pourtant une explication au crash du vol DSK-2608.
Comme le pensait Darwin, notre cerveau comporte deux grandes parties. Au plus profond, tout à fait au centre, il y a le cerveau ancien, celui que nous partageons avec tous les mammifères et, pour certaines parties, avec les reptiles. C’est la première couche à avoir été déposée par l’évolution. Ce cerveau ancien est un cerveau à l’intérieur du cerveau. C’est lui qui contrôle nos émotions. Autour de ce cerveau émotionnel s’est formée au fil de millions d’années, une couche beaucoup plus récente, le cerveau nouveau, le cerveau cognitif¹.
Ces deux cerveaux ne fonctionnent pas exactement de la même manière. L’organisation du cerveau émotionnel est plus simple que celle du cerveau cognitif, notamment les neurones y sont plutôt amalgamés. En raison de cette structure plus rudimentaire, le traitement de l’information par le cerveau émotionnel est plus rapide et plus adapté à des réactions essentielles, comme la survie ou la procréation.
C’est pour cette raison par exemple, que dans la pénombre d’un sous-bois, une branche sur le sol qui ressemble à un serpent peut déclencher une réaction de peur. Avant même que le cerveau cognitif ait pu compléter l’analyse et conclure qu’il s’agit d’un objet inoffensif, le cerveau émotionnel a déclenché, sur la base d’informations partielles et souvent incorrectes, la réaction de survie (fuite ou combat) qui lui semblait la mieux adaptée.
Les deux cerveaux, émotionnel et cognitif, perçoivent l’information provenant du monde extérieur à peu près en même temps, mais à partir de là, ils peuvent soit coopérer, soit se disputer le contrôle du comportement. Le cerveau émotionnel qui a une relation plus étroite avec le corps, peut notamment débrancher la partie la plus avancée du cerveau cognitif, le cortex préfrontal. Sous l’effet d’une grande frayeur, d’un stress intense ou d’un désir irrépressible, le cortex préfrontal ne répond plus et perd sa capacité à guider le comportement.
C’est le résultat de cette coopération ou de cette compétition, qui détermine ce que nous ressentons, notre rapport au monde et aussi notre rapport aux autres. Quand le cerveau émotionnel et le cerveau cognitif coopèrent, l’un pour donner une direction à ce que nous voulons vivre (l’émotionnel), l’autre pour nous faire avancer dans cette voie le plus intelligemment possible (le cognitif), nous ressentons une harmonie et une paix intérieure.
Mais lorsque nos deux cerveaux entrent en compétition, pour prendre le contrôle, tout est possible, y compris le pire. Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons du crash du vol DSK-2608 : Le désir irrépressible (exacerbé par le pouvoir et l’argent), est parvenu à débrancher le cortex préfrontal du pilote et à prendre le contrôle de l’avion… jusqu’au crash.
Cette théorie est très intéressante et doit être bien réelle à mon avis, mais est-ce vraiment le cas pour notre ami DSK ?
L’actualité est en train de démonter cette théorie concernant cette affaire… Je pense que parfois, il faut admettre l’existence d’un complot.
Quoiqu’il en soit, vous êtes l’un des professeurs qui m’aura le plus marqué, et sachez que je reste en admiration de votre personnalité.
Le ça, le surmoi, le moi. Excellent le blog sur psychanalyse et politique, puis sur psychiatrie et politique et enfin sur DSK, psychiatrie et psychanalyse.
Une approche, ici, intéressante que ce cerveau primitif, sur lesquels les couches de l’évolution ont organisé le cerveau cognitif. Va-t-on vers une approche rationnelle de la psychanalyse?
Le cerveau des néanderthaliens avait-il deux scissures presque symétrique? Ce contrairement à sapiens auquel son asymétrie aurait permis un autre développement et la domination. Après le croisement des deux sous-espèces dans le monde proche-oriental cohabitent des gênes. Il resterait en moyenne 4% des gènes du néanderthalien chez les eurasiates, paraît-il? La grande diversité liée à la différenciation sexuée pourrait permettre un capital beaucoup plus important chez quelques individus. Sinon la grande symétrie des scissures pourrait-elle être liée à des facteurs éducationnels? Quoiqu’il en soit les néanderthaliens font partie d’une sous-espèce considérée comme disparue actuellement.
Lorsque le ça et le moi entrent en compétition, les pulsions irrésistibles peuvent rencontrer le monde de la raison et l’inhiber. Le ça peut cependant éviter de se saisir de ce bâton sur le sol qui pourrait être un reptile, a contrario il peut aussi amener Caïn à tuer son frère Abel. On pourrait noter la possibilité de rémanence à la Hugo, et l’oeil regardait Caïn… Ces lobes pré-frontaux dont la lobotomie facile a permis très tôt d’appréhender qu’à ce niveau se régule une partie des conflits entre le ça et le moi sur le mode prise de décision consciente. Reste cet inconscient, dont la psychanalyse se vante de pouvoir l’amenuiser tellement, que par la connaissance de soi la partie consciente prend presque toute la place. Ne resterait que les réflexes archaïques liés à la survie de l’individu.
L’humain adulte, c’est cette dualité. Il faut pouvoir accepter d’être simplement un humain: raisonnable dans la majorité des des cas, avec la possibilité de conduites irraisonnées qui peuvent être liées à son propre inconscient ou à des erreurs d’interprétation du monde de la raison. Le délire interprétatif semble le symptôme le plus dangereux. Avec le grand Meaulnes, Alain Fournier semble effleurer ce monde là, Saint Exupéry avec le petit prince a les deux pieds dedans. En ce qui concerne les sondes Pitot est-ce leurs valeurs fausses qui conduisent au crash, l’humain respectant les données et indications fournies par les logiciels? Ou l’incapacité de l’humain à choisir entre des informations contradictoires délivrées par des machines dans un trop court laps de temps conduisent-elles au crash?
En ce qui concerne la sexualité, il y a le désir irrépressible de la reproduction qui peut être analysé, mais aussi le simple besoin d’un plaisir charnel. Dans la chambre d’hôtel si l’on retrouve des traces de sperme, il y a bien eu un plaisir pris par un élément masculin. Etait-ce un plaisir solitaire pris dans une serviette, un plaisir partagé avec une péripathéticienne, un plaisir avec domination du mâle maîtrisant sa femelle par sa puissance (la revanche de la mante religieuse)? Y-avait-il un piège tendu, une situation piège bien exploité, il reste en tout cas un couillon à la Berlusconi.
Les deux cerveaux et DSK, c’est passionnant.
Cette théorie est très intéressante et doit être bien réelle à mon avis, mais est-ce vraiment le cas pour notre ami DSK ?
L’actualité est en train de démonter cette théorie concernant cette affaire… Je pense que parfois, il faut admettre l’existence d’un complot.
Quoiqu’il en soit, vous êtes l’un des professeurs qui m’aura le plus marqué, et sachez que je reste en admiration de votre personnalité.
Bien à vous,
Alexandre Sarfati