On connaît les effets protecteurs de l’activité physique contre la dépression de l’adulte. Une étude de l’université de Hongkong montre son intérêt pour agir sur celle des enfants et des adolescents. Des résultats bienvenus, d’autant plus que les troubles de l’humeur sont en hausse chez les jeunes, en raison notamment de l’épidémie de Covid-19, avec environ un adolescent sur six touché.
Dans cette étude, la pratique d’une activité physique, comme courir, sauter… en moyenne trois séances de 50 minutes par semaine, pendant au minimum quatre semaines, est associée à une réduction importante des symptômes dépressifs chez les participants âgés de 13 ans ou plus. Les plus de 13 ans, plus sédentaires et davantage touchés par les écrans, étant plus réceptifs que les jeunes enfants, qui, eux, peuvent être suffisamment actifs et donc moins sensibles à une activité physique additionnelle.
Comment l’activité physique agit-elle sur la dépression ? Si les mécanismes sont nombreux et pas toujours élucidés, il est établi que, chez l’adulte, bouger favorise la libération de neurotransmetteurs cérébraux (sérotonine, dopamine, noradrénaline) qui augmentent la sensation de bien-être, activent le circuit de la récompense et réduisent le niveau de stress. Cela stimule aussi la circulation sanguine et la neurogenèse dans l’hippocampe. De surcroît, l’activité physique renforce l’estime de soi et les interactions sociales.
Chez l’adulte, il est établi que la présence de symptômes dépressifs est associée à un niveau de pratique inférieur aux recommandations sanitaires. Un constat confirmé chez les adolescents, dont 8 sur 10 n’atteignent pas le seuil des recommandations, les écrans étant montrés du doigt.
Les psychothérapies fonctionnent, mais elles sont difficiles d’accès, les délais de prise de rendez-vous sont très longs et elles sont rarement remboursées, ce qui est un vrai problème au regard de l’épidémie de dépression actuelle. Une prise de médicament est parfois nécessaire, la fluoxétine (Prozac) étant le seul antidépresseur autorisé, à partir de 8 ans. Dans ce contexte, l’activité physique (marcher, courir, sauter, nager, faire du vélo…) est le premier remède.