Porter un toast à une personne ou à un groupe est un moment magique.*
“Louis(e), je lève mon verre à toi, qui nous inspires par ta sagesse, ta bienveillance, ton énergie” “Bon anniversaire ! Nous sommes contents d’être près de toi aujourd’hui et nous sommes fiers de toi” “Chers amis, levons nos verres à nos hôtes et à nos retrouvailles qui nous font tant de bien”
Un toast est une célébration d’une personne ou d’un groupe, de ses qualités, de ses réalisations et de la place qu’elle occupe dans nos vies. C’est une tradition qui remonte à l’antiquité. Pensons aux ovations faites aux guerriers et aux héros lors des banquets.
C’est un moment d’émotion et une invitation à renforcer les liens qui nous unissent.
C’est un instant partagé, un geste motivé par la reconnaissance, la gratitude, la bienveillance, qui va faciliter et encourager la conversation.
Un toast permet aussi de rehausser une conversation trop plate, de stopper un aparté entre deux convives ou un monologue ennuyeux.
Mais on pense rarement à porter des toasts, soit parce qu’on pas compris leur importance, soit parce qu’on ne sait pas trop comment faire, soit parce qu’on n’ose pas. Il faut se préparer et s’entraîner à porter des toasts. Et mieux vaut un toast simple en une phrase que pas de toast. Le principal étant d’y mettre de l’émotion.
Voici comment André Maurois explique et honore le toast : “Le maître de maison frappe deux coups secs sur son verre : “Mes chers amis… ”
C’est un petit discours solennel, humoristique et charmant. Puis commence la série des skol, comme on dit dans les pays nordiques.
Faire skol c’est appeler par son nom un des convives (Nils, Elsa, Gustave, Carl…), le regarder avec une attention tendre et soutenue, soulever son verre à la hauteur du troisième bouton de la tunique, boire en gardant fidèlement ses yeux dans ses yeux. Et enfin replacer le verre en assénant un dernier regard qu’il faut colorer, si l’on peut, d’une nuance suprême d’émotion. Faire skol cela veut dire : “Nils, je pense à toi… Nous communions ainsi mieux qu’en paroles… Toi et moi nous nous comprenons… Nils, il est doux de boire ensemble…”
C’est un toast, mais c’est beaucoup plus qu’un simple toast. Il faut que les deux skoleurs boivent le même vin. Le supérieur doit le premier faire skol à l’inférieur. Personne ne fait skol à la maîtresse de maison, qui elle, le fait à tout le monde.
Oui, c’est tout autre chose qu’un simple toast, c’est un toast psychologique, deux âmes qui trinquent, deux cœurs qu’arrose une même liqueur. “N’est-ce pas, dis-je à mon voisin, c’est cela ? J’interprète bien ce que vous, Suédois, vous pensez quand vous faites skol ?”
“Mais non”, dit mon voisin, cynique, moi, je pense tout simplement que j’ai soif”…