Fumer un paquet par jour entraîne l’apparition d’en moyenne 150 mutations par an dans chaque cellule pulmonaire (revue Science, novembre 2016).
Un chiffre frappant qui permet de mieux comprendre le risque élevé qu’ont les fumeurs de développer un cancer bronchique au cours de leur vie, quand s’accumulent ces transformations.
Et les cellules bronchiques ne sont pas les seules affectées. Pour cette même consommation d’un paquet quotidien, le nombre de mutations annuelles induites par le tabac est de l’ordre de 97 dans les cellules du larynx, 39 dans celles du pharynx, 23 dans la cavité buccale, 18 dans la vessie et 6 dans le foie (université Los Alamos, USA)
À l’échelle clinique et de santé publique, les effets cancérigènes du tabac sont établis de longue date. Considéré comme la première cause évitable de cancers, il est associé à 17 localisations tumorales : poumon, bouche, larynx, pharynx, œsophage, foie, pancréas, sein…
Cette nouvelle étude a mis en évidence un taux bien plus élevé de mutations dans les tumeurs des sujets fumeurs que dans celles des non-fumeurs. Ayant eu accès aux données de consommation des patients fumeurs (nombre de paquets par jour et durée du tabagisme), les chercheurs ont pu calculer pour chaque type de tumeur le nombre de mutations induites par les cigarettes.
C’est ainsi qu’ils ont estimé qu’un individu fumant tous les jours un paquet accumule chaque année 150 mutations sur ces cellules pulmonaires, 97 sur celles du larynx…
Cette signature a aussi été repérée, en nombre moins élevé, dans des tumeurs de fumeurs localisées au niveau d’organes exposés directement à la fumée, comme la cavité buccale, le pharynx et l’œsophage.
Ces résultats démontrent qu’en matière de tabagisme, il n’y a pas de seuil de danger : dès que l’on fume, on s’expose à un risque accru de cancer.
Toutes causes confondues, le tabac a tué cent millions de personnes au XX° siècle. Et si cela continue, le bilan pourrait s’élever à un milliard de victimes au XXI° siècle…