Comment échapper au tumulte du monde, rompre avec une actualité anxiogène ou encore surmonter les épreuves de la vie ? En lisant, tout simplement. Hommage à la bibliothérapie ou “la médecine par les livres”
“Qu’il s’agisse de se remettre d’une rupture, de reprendre espoir en lisant les Mémoires d’une personnalité qu’on admire, la littérature est un refuge depuis des siècles” écrit une adepte qui commente le pouvoir de guérison des livres.
Les bibliothérapeutes, autrement dit “les médecins par les livres” prescrivent à leurs patients une ordonnance très particulière, à savoir une liste d’ouvrages susceptibles de les aider à avancer, à mieux comprendre et donc à mieux vivre les difficultés abordées au cours de la séance. “La bibliothérapie procure réconfort, clarté et inspiration. Elle permet de soulager les angoisses, de prendre du recul ou simplement de retrouver le plaisir de lire” explique une bibliothérapeute.
“Les livres m’ont sauvé la vie, écrit Daisy Buchanan dans “The Daily Telegraph” ; Sans eux, je ne serais peut-être plus de ce monde. Ils ont été une source de réconfort et d’espérance aux heures les plus sombres, les plus difficiles de ma vie” ; Ralentir, nouer des liens, échanger différemment : du Nigeria au Brésil, de l’Inde au Mexique, de Berlin à Florence, Manille ou Séoul, la presse étrangère témoigne par ailleurs d’une fureur de lire assez générale en ces temps agités.
Partout dans le monde les clubs de lecture se multiplient. À Bangalore, en Inde, les membres de ces clubs aiment lire ensemble. “Les lecteurs, des novices comme des acharnés, se retrouvent dans les parcs, respirent de l’air frais, se prélassent au soleil avec leur livre et échangent des recommandations”, décrit the Times of India.
Même phénomène en Allemagne, où l’on se retrouve pour des lectures silencieuses cette fois. “On paie entre 5 et 15 euros l’entrée dans un café ou un bar pour lire ensemble, chacun pour soi et discuter ensuite ce qu’on a lu”, raconte une journaliste. À New. York, ce sont les bars à lire qui ont la cote, note the New York Times. Au Brésil, les libraires indépendants connaissent un véritable boom.
En Irlande, les bibliothèques, par-delà leurs fonctions habituelles, sont devenues de véritables lieux de vie, des refuges. On pourrait multiplier les exemples de cette frénésie mondiale. Sur les réseaux sociaux, les livres ont aussi désormais toute leur place. Il suffit de voir le succès de Booktok, la facette littéraire de TikTok, chez les ados.
Au Brésil, une expérience pilote permet depuis 2012. aux détenus de réduire leur peine de quatre jours pour chaque livre lu ; “Les livres nous aident à raviver des sentiments, des souvenirs… C’est comme si nous apprenions de nouveau, que nous redevenions des enfants. Nous cessons d’être des détenues et retrouvons notre identité.”