La crise liée au Covid a accéléré la quête de sens au travail de nombreux salariés. Quel est le point commun entre Laura, ancienne téléopératrice dans un centre d’appels, Tiphaine, qui a créé son entreprise après avoir été licenciée d’Airbnb, Denis, magasinier devenu assistant de gestion, Elodie, photographe indépendante, ou Chloé, avocate ? Tous ont réalisé un bilan de compétences ces deux dernières années.
Créé en 1991, cet outil d’orientation accessible à tous les actifs pour faire un point sur leurs compétences et s’interroger sur leur carrière, connait un formidable regain d’intérêt. Selon la Caisse des dépôts, qui pilote le compte personnel de formation (CPF) par lequel les actifs peuvent mobiliser les droits accumulés durant leur vie professionnelle, 85.000 demandes de financement de bilan de compétences ont été validées en 2021, en augmentation de plus de 60 % sur un an. Au moins 100.000 pourraient l’être d’ici à la fin de l’année 2022. Une véritable explosion ! Comment l’expliquer ?
D’abord, c’est une formation courte, vingt-quatre heures d’entretien sur trois mois avec un professionnel des ressources humaines, que l’on peut réaliser en dehors de ses heures de travail et sans prévenir son employeur. Et on peut la financer directement avec son compte personnel de formation pour un coût accessible : le prix moyen d’un bilan de compétences est de 1.600 €.
L’objectif est double : valoriser la personne, lui redonner confiance, recréer une dynamique, et l’aider à identifier et bâtir un projet professionnel réaliste, en s’appuyant sur des tests psychotechniques et sur des recherches à mener par l’intéressé. Quelques témoignages :
“C’est un cheminement. Petit à petit, on vous amène à réfléchir par vous-même sur vous-même en vous aidant à prendre du recul” ; “Parce qu’elles n’ont pas été validées par un diplôme, c’est comme si je n’avais pas conscience de compétences propres à ma personnalité” ; “Formuler à voix haute devant un professionnel une envie de faire et être écoutée fut un grand pas vers la concrétisation du projet” ; “Ces échanges avec un professionnel m’ont réconforté”
” Avant même qu’il soit terminé, le bilan m’a aidée à avoir le courage de tourner la page” ; “J’avais du mal à me trouver des compétences, je ne voyais pas de perspective, l’entreprise ne m’avait pas vraiment encouragée à les reconnaître” ; “Les conditions de travail se sont durcies partout, les gens cherchent un espace d’écoute et d’accompagnement bienveillant, avec un professionnel formé” ; “Je n’aurais jamais pensé que j’avais les capacités de réaliser mon projet dans l’événementiel”…
Le bilan de compétences apporte une solution, une porte de sortie sans équivalent, parce qu’il n’implique pas de donner un tour pathologique aux difficultés rencontrées. On ne s’y présente pas en victime, mais en acteur de son propre changement. Et cela change tout.