La revue américaine Plos vient de publier une étude au titre éloquent : “Le rire comme médicament” ; Ce travail traite des bénéfices du rire sur la santé. “Dans notre analyse, nous montrons que le rire induit une baisse du niveau de cortisol, l’hormone du stress. Il est donc probable qu’il améliore la santé”
La sécrétion prolongée de cortisol a des implications négatives pour les maladies physiques et psychologiques, notamment l’obésité, la dépression et la douleur chronique. En faisant baisser mécaniquement le taux de cortisol, le rire révèle toutes ses vertus. Des études ont montré qu’il peut augmenter la tolérance à la douleur et avoir un impact positif sur le bien-être général dans divers contextes médicaux tels que l’oncologie, la psychiatrie et la rééducation.
Cet effet sur la douleur, le Pr Loïc de Pontual, responsable de la pédiatrie à l’hôpital de Bondy, l’observe régulièrement : Quand les clowns sont là pour accompagner un geste douloureux, on diminue par deux ou par quatre les doses d’antalgiques. Et quand ils ne sont pas là, ce sont les équipes qui s’inspirent de leur approche. On peut voir des soignants se mettre un nez rouge et utiliser leurs petites astuces pour faire les soins dans de meilleures conditions.
Si le rire est bon pour la tête, il l’est aussi pour le cœur et plus généralement pour la santé cardio-vasculaire. Les chercheurs expliquent par exemple, que le simple fait de regarder un film comique améliore le fonctionnement de nos artères.
La comédie agit sur la compliance vasculaire, c’est-à-dire l’élasticité des vaisseaux, leur capacité à se dilater et à se contracter. Une propriété essentielle pour bien réguler le flux sanguin. Quitte à ne rien faire devant la télé, mieux vaut donc opter pour une comédie plutôt que pour un film d’action. En plus, les effets bénéfiques de l’humour sur nos artères peuvent durer jusqu’à vingt-quatre heures.
L’optimisme lié au rire, permet de gagner des années de vie. Les scientifiques ont en effet observé que les personnes les plus optimistes avaient une vie de 15 % plus longue que les moins optimistes. Ces bienheureux avaient d’ailleurs 1,7 fois plus de chances d’atteindre une longévité exceptionnelle, c’est-à-dire 85 ans et au-delà.
Et ce, indépendamment de différents facteurs comme le statut socio-économique, l’état de santé, l’intégration sociale et les comportements liés à la santé (tabagisme, alimentation et consommation d’alcool). Cultiver l’optimisme serait donc un moyen efficace de vivre mieux et plus longtemps.
Selon les scientifiques, les explications sont de plusieurs natures. L’optimisme pourrait notamment encourager les comportements et les habitudes favorables à la santé. Ils suggèrent aussi que les individus les plus enjoués peuvent éprouver une réactivité émotionnelle moins extrême et une récupération plus rapide des facteurs de stress aigu. En d’autres termes, ils régulent mieux leurs émotions en cas de stress.
Les chercheurs estiment que les personnes optimistes ont globalement une meilleure condition biologique, notamment sur les plans cardio-vasculaire, immunitaire et pulmonaire. Faire des calembours et des blagues est donc bon pour la santé.