De très nombreux parents s’inquiètent de voir leur progéniture rester enfermée toute la journée, scotchée aux écrans, assise, voire couchée.
Les chiffres sont édifiants : quatre adolescents sur cinq (11-17 ans) n’ont pas une activité physique suffisante selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
C’est beaucoup. Plus ils grandissent, moins ils bougent. Les filles semblent encore moins actives que les garçons. Et la France n’est pas bien placée : A 15 ans, seulement 14 % des garçons et 6 % des filles exercent une activité physique quotidienne suffisante en France, note le dernier rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La faute à un mode de vie délétère.
Ainsi, près de 70 % des jeunes adolescents se rendent à l’école avec un engin motorisé, les autres marchant ou utilisant le vélo ou la trottinette. Quant au temps d’écran, il y est, là encore, pour beaucoup : plus de la moitié des 11-14 ans y passent plus de trois heures par jour, et 60 % des 15-17 ans.
Or, les enfants et adolescents de 5 à 17 ans devraient consacrer au moins soixante minutes (10.000 pas) d’activité physique, modérée à soutenue, par jour pour être en bonne santé et prévenir les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les cancers du sein et du côlon, etc. D’autant plus que leurs performances physiques sont moins bonnes que ne l’étaient celles de leurs parents… et de leurs grands-parents.
L’adolescence nécessite une attention particulière, notamment pour la prévention de l’obésité. Car l’inactivité physique rime avec l’augmentation de la prise alimentaire. C’est souvent l’âge où les jeunes abandonnent un sport qu’ils pratiquent depuis l’enfance. C’est aussi la période pendant laquelle la baisse de l’activité physique est la plus forte, associée à une sédentarité en augmentation, insiste le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)
La première revue sur le sujet (2005) avait conclu que les enfants pratiquant chaque jour au moins une heure d’activité physique d’intensité modérée à élevée, présentaient de meilleurs profils que les enfants inactifs. Une équipe de l’université d’Exeter (Grande-Bretagne) a montré que les adolescents passant des heures dans des activités sédentaires ont plus de risque d’avoir un faible capital osseux et de développer de l’ostéoporose, une fois devenus adultes. Et la course ou le football sont plus efficaces que la natation pour augmenter ce capital.
De plus, le Centre de recherche sur la santé de cette même université vient de publier une étude indiquant que les adolescents qui participent à une activité soutenue ont une tension artérielle plus basse, et donc moins de risque de développer une maladie cardiaque plus tard.
Outre la diminution des facteurs de risque cardio-vasculaire (hypertension, profil lipidique, résistance à l’insuline), l’activité physique augmente l’estime de soi et réduit l’anxiété. Les jeunes actifs à l’adolescence et qui le restent adultes ont un risque de dépression réduit de 51 % chez les femmes et de 65 % pour les hommes.
Dernier argument pour convaincre des ados léthargiques devant leurs écrans et aussi leurs parents : ceux qui bougent obtiennent de meilleurs résultats scolaires.