Notre microbiote : meilleur ami ou pire ennemi

Chaque jour, les scientifiques confirment l’incroyable rôle de la flore intestinale, le fameux microbiote : 50 000 milliards de microbes, soit autant que de cellules humaines, et 600 000 gènes microbiens, soit 25 fois plus que de gènes humains. Ces êtres microscopiques semblent impliqués dans tous nos maux : maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, maladies cardiovasculaires, cancers, diabète, obésité, cirrhose, dépression, troubles bipolaires, maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, autisme…

Ces micro-organismes produisent des protéines, des vitamines, des acides gras… qui influencent notre état de santé. Ici, elles libèrent une toxine pour empêcher un agent pathogène de s’incruster, là elles nourrissent d’autres bactéries indispensables. Ces molécules peuvent aussi envoyer des messages à l’intestin pour qu’il fabrique plus de mucus protecteur. Certaines stimulent les cellules de notre immunité, tandis que d’autres franchissent la barrière intestinale, rejoignent le sang et agissent sur tous nos organes. D’autres encore vont même emprunter les voies nerveuses pour influencer notre cerveau.

Par exemple, un microbiote appauvri permet de prédire qu’un patient obèse bénéficiant d’une prise en charge nutritionnelle, même en observant un régime drastique pendant six semaines, n’améliorera ni son poids ni son immunité. Autre exemple le microbiote est sans doute le secret de longévité des centenaires, car outre de bons gènes et de bonnes habitudes de vie, ils ont un microbiote sain contenant des bactéries bénéfiques qui favorisent le développement d’autres bactéries bénéfiques.

D’autres microbiotes tout aussi essentiels à notre santé, se cachent dans nos poumons, notre bouche, notre nez… Tous jouent leur partition, tels les instruments d’un grand orchestre. Des études montrent un lien entre le microbiote oral et le diabète, l’obésité et même certaines maladies neurodégénératives.

Pour bichonner son microbiote intestinal, la recette est simple : Un peu de tout, mais surtout des fibres végétales qui sont le plat préféré des bactéries intestinales. Plus l’apport en fibres est généreux, plus la diversité des bactéries est importante et plus le microbiote est stable et équilibré. Les légumes, les fruits, les légumineuses et les céréales complètes en regorgent. Mangez des légumes secs deux fois par semaine, des produits céréaliers complets et cinq portions de fruits et légumes tous les jours.

Contrairement aux fibres, les protéines sont normalement digérées avant de parvenir dans le côlon. Mais consommées en excès, elles passent directement dans le côlon et y sont dégradées par des bactéries du microbiote spécialisées dans cette tâche. Cette dégradation produit des molécules toxiques pour les cellules de la muqueuse intestinale. Attention surtout à la viande rouge, facilement assimilable par l’organisme, mais qui est aussi un puissant oxydant, probablement cancérogène. Ne consommez pas plus de 500 grammes de viande rouge et 150 grammes de charcuterie par semaine.

Les aliments fermentés riches en micro-organismes, sont bons pour notre microbiote. Les yaourts, fromages frais, légumes fermentés et boissons à base de ferments favorisent une diversification du microbiote et une diminution des facteurs pro-inflammatoires.

Notre microbiote n’aime pas le sucre qui fait disparaître de l’intestin des bactéries essentielles participant indirectement à la prévention des maladies métaboliques, du diabète et de l’obésité. Il n’aime pas non plus les produits industriels ultratransformés (aliment d’origine non identifiable, ingrédients aux noms bizarres, sucres industriels…) pauvres en fibres et riches en sucres, qui sont aussi vite digérés qu’ils ont été avalés. En cas de doute, voir l’évaluation du produit par codes-barres, notamment YUKA.

Les bactéries qui colonisent notre tube digestif parlent constamment au cerveau en empruntant différentes voies de communication. Notre microbiote pilote notre cerveau et le lien entre microbiote et santé mentale est bien établi. Stress, anxiété et dépression peuvent provenir d’un microbiote déséquilibré, notre pire ennemi.

D’après Le Point, mai 2024
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