Les nouveaux styles de management, moins autoritaires et plus collaboratifs, avec l’essor du numérique qui favorise le travail en réseau au détriment de la hiérarchie, font converger les principes familiaux et managériaux.
La sphère familiale, parce qu’on y pratique intensément les relations, est un terrain privilégié pour exercer et développer des compétences qui vont être de plus en plus appréciées dans le monde professionnel, privé et public.
Être un bon leader requiert les mêmes qualités que pour être un bon parent, précise un expert en leadership, auteur de Leaders Eat Last (Les chefs mangent en dernier) non traduit en français, mais dont l’auteur fait un tabac grâce à ses conférences TED, visionnées plus d’un million de fois.
Son propos n’est pas un éloge du paternalisme, au contraire. Il part d’un constat : Un bon parent doit être à la fois exigeant vis-à-vis de ses enfants pour les rassurer en leur donnant un cadre clair, et encourageant pour les stimuler. Mais s’il est encourageant, sans être exigeant, ou exigeant sans les encourager, il est tour à tour trop permissif, ou trop autoritaire, et cela ne marche pas. Et pire encore, s’il n’est ni l’un ni l’autre.
Par exemple, beaucoup de professeurs pensent qu’il suffit d’être bon pédagogue pour bien enseigner. Mais pédagogie et fermeté vont toujours de pair, d’où beaucoup de désillusions et d’échecs, notamment dans les lycées dits “difficiles”
Et en entreprise c’est exactement la même chose. Pourquoi y a t-il aussi peu de très bons managers ? Parce que, si encourager exige une forme de générosité, être ferme exige des convictions, les deux étant rarement réunis.
Créer son entreprise, c’est sympathique, mais en devenir le dirigeant, mettre les intérêts de ses collaborateurs avant les siens propres, c’est un choix. Et c’est nécessaire, ajoute cet expert. Parce que ” si vous attendez de vos équipes qu’elles travaillent vraiment bien ensemble et fassent le boulot, elles doivent savoir que vous vous sacrifieriez pour elles ”
Sous-entendu, comme un père ou une mère pour leurs enfants. Celui ou celle qui aura pratiqué ces principes en famille sera expérimenté pour les déployer en entreprise. Et aura toutes les chances d’être un bon manager, encourageant et ferme.
Et l’âge des collaborateurs ne change rien à l’affaire. Encouragement et fermeté sont de puissants leviers de motivation quand ils sont utilisés avec sincérité, tant vis-à-vis des enfants (et aussi des petits-enfants) que des adultes.
Conséquence : L’entreprise doit mettre fin à toute méfiance vis-à-vis de la vie familiale de ses collaborateurs. Elle doit au contraire, considérer celle-ci avec enthousiasme, car elle en tirera profit, tôt ou tard…
Parents (et grands-parents), profs, patrons, managers : mêmes combats !