L’hyperstress est une forme de stress très toxique et très dangereux. Je suis par exemple patron ou cadre dans une entreprise, une administration, où la pression est de plus en plus forte, où les projets s’accumulent avec des échéances de plus en plus courtes.
Et j’y fais face de moins en moins bien. Je suis tendu en permanence, surmené et constamment fatigué. Mon corps et mon cerveau ont de plus en plus du mal à suivre. J’ai l’impression de ne plus y arriver. Je ramène sans cesse des soucis et du travail à la maison.
Un sentiment d’échec m’envahit, je suis frustré et insatisfait de moi. Je deviens irritable et triste. Mes proches me regardent avec inquiétude. Je sens que je m’approche d’une zone dangereuse, mais je n’ai plus assez de forces pour réagir.
Cet hyperstress est un signal d’alarme qui m’alerte sur les limites que je ne peux pas dépasser, compte tenu de mes résistances physiologiques et mentales. Si je franchis ces limites, soit par overdose de ces éléments, soit parce qu’une autre source de stress s’est ajoutée comme un souci familial ou un pépin de santé, je vais entrer dans des turbulences que je risque de ne pas pouvoir contrôler, jusqu’au pétage de plombs, au burn-out ou comme disent les japonais au karoshi.
Pourquoi cet hyperstress, s’il dure trop longtemps est-il si dangereux ? Parce que les hormones qui sont libérées (adrénaline, noradrénaline, cortisol, prolactine…) inhibent la fonction des cellules immunitaires qui est de protéger l’organisme. Le stress supprime alors temporairement la résistance immunitaire pour économiser l’énergie afin d’affronter en priorité la situation d’urgence qui est la survie.
“Les cellules NK (natural killers) qui sont la première ligne de défense de l’organisme contre les invasions extérieures sont en effet très sensibles aux émotions. Plus nous nous sentons bien et mieux elles font leur travail. Par contre, dans des périodes de stress et de dépression, elles ont tendance à se désactiver. Lorsque le stress devient intense et durable comme l’hyperstress, toutes les lignes de défense immunitaire cèdent les unes après les autres et le corps n’a plus alors aucune protection”¹
De toutes les émotions, l’hyperstress et l’inquiétude chronique sont celles dont les rapports avec la maladie ont été le mieux prouvés scientifiquement : Troubles gastro-intestinaux, vulnérabilité aux infections virales, au virus du rhume, à celui de la grippe, de l’herpès, de l’eczéma, formation de plaques et de caillots de sang, accélération du diabète, crises d’asthme, ulcération de l’appareil digestif, hypertension, dépression, cancer, infarctus, suicides…
Vouloir contrôler un hyperstress est absurde puisqu’il s’agit d’un signal d’alarme qu’envoie le corps. Si je supprime ou si je cherche à réduire ce signal d’alarme, il n’y aura plus aucun garde-fou. La sagesse dans ce cas est non de bloquer les signaux d’alerte avec des cache-misère comme des calmants ou de la relaxation, mais au contraire de les mettre au clair grâce à des soutiens extérieurs attentifs et lucides, soutiens familiaux, amicaux, professionnels, médicaux.
Et la seule solution est d’agir sur la source même du stress, en changeant radicalement la situation et en revenant à des défis et à des emplois du temps moins épuisants, physiquement et mentalement.
Il faut aussi se décentrer des causes de l’hyperstress en ayant d’autres projets que le travail, des projets forts qui demandent un engagement, par exemple faire (adopter) un enfant, rénover (construire) une maison, s’investir dans une cause humanitaire, dans sa collectivité locale (mairie, conseil général), faire du bénévolat actif dans une association reconnue (restos du cœur…) ; Excellent pour reconquérir l’estime de soi !
Et pratiquer un sport d’endurance sur de longues distances comme la marche, le jogging, le vélo… Il n’y a pas d’autre solution, avant le pétage de plombs, le burn-out.
Merci ! Dommage que je ne sois pas tombé sur cet article avant d’en faire un … Merci pour ces précieux conseils. Je peux témoigner que l’entourage et un soutien médical sont très utiles et très appréciés. Un symptôme également vécu. Le surmenage crée une espèce de puissance perverse : “Tout passe par moi, je suis indispensable, le centre de tout”. Il faut donc déléguer et ne pas se sentir indispensable.
Un tour du monde pour trouver l’équivalent de l’expression “péter les plombs” dans d’autres langues :
Allemagne “Il a complètement pété un câble”
Angleterre “Péter un fusible”
Québec “Piquer une crise”
Espagne “Perdre la casserole”
Espagne “Se croiser un câble (à quelqu’un)”
États-Unis “Péter un joint” (d’étanchéité, par exemple de culasse)
États-Unis “Accoucher d’une vache”
États-Unis “Devenir balistique”
États-Unis “Devenir postal”(comme un facteur américain qui craque et flingue tous ses collègues
États-Unis “Se péter le couvercle” (du crâne)
États-Unis “Le perdre” (son calme, son sang-froid…)
Grèce “Je mets tout en verres et en clous”
Israël “Les fusibles lui ont sauté”
Israël “Le sang lui est monté à la tête”
Italie “Aller hors de sa raison”
Pays-Bas “Péter des fusibles”
Russie “Il a perdu son toit”