Quand le mode de vie s’oppose au destin génétique

On ne naît pas tous égaux face aux maladies, mais lorsqu’on présente des gènes prédisposant à certaines pathologies (diabète, cancer, obésité, maladies cardiovasculaires…), ces gènes peuvent s’exprimer ou pas, être utilisés par une cellule ou ne pas l’être.

Dans ce cas, ces gènes existent toujours mais deviennent “silencieux

Nous ne sommes donc pas totalement prédéterminés par nos gènes. Chacun d’entre-nous a le pouvoir d’optimiser ses chances de vivre en meilleure santé à condition d’adopter certains comportements. C’est ce qu’on appelle l’épigénétique, du grec epi qui signifie au-delà ou au-dessus (de l’ADN et du code génétique)

Un fascinant processus qui module l’expression de notre patrimoine génétique en fonction du contexte : Le mode de vie (notamment l’activité physique et la nourriture) peut avoir une influence négative, ou positive sur cet héritage et peut donc favoriser ou contrarier l’héritage génétique.

Autrement dit, il n’existe pas de frontière absolue entre gènes (l’ADN tout puissant) et environnement (notre milieu, nos comportements) et nos choix de vie influencent directement l’expression de nos gènes.

Ainsi les personnes génétiquement prédisposées aux maladies cardiovasculaires peuvent réduire leurs risques d’infarctus grâce à l’arrêt du tabac, une alimentation saine et une activité physique régulière. Si l’on sait depuis des dizaines d’années que l’activité physique réduit le risque de maladies cardiovasculaires, les études sont moins nombreuses sur ses effets pour les personnes à risque génétique.

Des chercheurs américains et suédois ont évalué la forme physique d’un échantillon de personnes (force de préhension, aptitude cardiorespiratoire, performance sur vélo….) ; De l’autre, ils ont analysé les données génétiques de ce même échantillon, notamment ceux présentant un risque génétique plus important de maladie coronarienne et de fibrillation auriculaire (troubles du rythme cardiaque pouvant entraîner des caillots sanguins, des attaques cérébrales ou cardiaques).

Les résultats sont clairs : les personnes qui ont un bon niveau d’activité physique voient leur risque de contracter une maladie cardiovasculaire baisser d’environ 50 %, notamment chez ceux qui présentent un risque génétique élevé.

Il ne faut donc pas être trop fataliste face à une prédisposition génétique. Une nourriture saine et une bonne hygiène de vie peuvent prévenir les accidents cardiovasculaires et dans tous les cas, risque génétique de maladie cardiaque ou pas, l’activité physique doit être encouragée : marcher, monter les escaliers dès que l’on peut, faire deux ou trois séances d’activité physique chaque semaine, et éviter le plus possible la position assise.

D’après Joēl de Rosnay “La symphonie du vivant” et Pascale Santi, Le Monde 2018. 
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