Notre société nous incite volontiers à aller vite, à réagir rapidement, sans trop réfléchir. Elle promeut la réactivité comme une qualité, une vertu.
Quelqu’un qui réagit vite, c’est quelqu’un de bien, d’intelligent, de fort… Mais la réactivité n’est pas toujours une vertu.
Dans la méditation, on fait une grande différence entre réagir et répondre. Réagir, c’est se comporter comme un insecte, une bête, un chien de Pavlov : on me stimule, je réagis automatiquement, sans réfléchir. Répondre, c’est prendre le temps d’examiner ce qui se passe, de comprendre ce qui est demandé, et de décider quelle est la meilleure attitude à adopter.
Souvent, nous ne prenons pas le temps de répondre, parce que réagir va plus vite, demande moins d’efforts, et surtout est plus valorisant à nos yeux et aux yeux des autres. Mais ce n’est pas toujours un bon calcul. Alors réagir ou répondre ? Prenons un peu de temps pour bien répondre à cette question…
Redressez-vous doucement, respirez tranquillement, souriez doucement… Et songez à ceci : êtes-vous vraiment obligé de réagir tout de suite à ce mail, ce SMS, à ce coup de téléphone ?
Êtes-vous vraiment obligé de décider maintenant si vous faites cet achat coûteux (bien que le vendeur vous mette la pression) ?
Êtes-vous vraiment obligé de donner votre avis, ou de prendre une décision tout de suite, dans cette affaire compliquée ? Non… le plus souvent, vous n’êtes pas oblige de réagir si vite.
Pour répondre, plutôt que réagir, il faut prendre le temps de voir naître en soi la réaction impulsive… II faut se donner un peu de temps, se poser, respirer, et observer…
Ce temps de discernement suppose de s’arrêter et de s’écouter en entier, face à la sollicitation qui nous tombe dessus… D’écouter son souffle, son corps : comment réagit-il ? Que nous dit-il à propos de cette pseudo-urgence ? Est-ce qu’elle le met en joie ou en stress ? Prendre le temps d’observer ses pensées et ses impulsions… de respirer encore et encore…
Puis décider de ce que l’on va faire, décider de répondre lucidement au lieu de réagir instinctivement.
Finalement, il y a une question à toujours se poser : ce que je m’apprête à faire, est-ce une réaction qui vient de la pression que l’on exerce sur moi ou une réponse qui vient de moi ?
Laissons-nous toujours le temps de décider et ne contribuons pas à accroître cette pollution des accélérations inutiles, ne participons pas à cette contagion des injonctions à faire vite.
Nous laisserons ainsi du temps à nos interlocuteurs en leur permettant à eux aussi, de réfléchir et de répondre plutôt que de réagir. Et cela nous permettra de mieux communiquer en famille et au travail.
Nous nous ferons du bien, nous ferons du bien à nos interlocuteurs et nous ferons du bien à ce monde si beau, et parfois si fou.