En 2000, Bill Gates a décidé de consacrer la quasi-totalité de sa fortune (72 milliards d’euros) à révolutionner la santé dans les pays pauvres. Bill Gates a été rapidement suivi par Warren Buffett. Le duo Gates-Buffett mène alors une campagne de promotion de la philanthropie auprès des autres milliardaires.
C’est la naissance en 2010 de The Giving Pledge “La promesse de don“. Cette initiative a déjà recueilli l’accord de 200 milliardaires, qui ont publiquement accepté de donner l’essentiel de leur fortune. Parmi les plus connus, Mark Zuckerberg (Facebook), Larry Ellison (Oracle), George Lucas (producteur et réalisateur de films), Paul Allen (Microsoft) ou Ted Turner (CNN).
Ce philanthro-capitalisme est d’une efficacité remarquable : il associe le professionnalisme de ces grands capitaines d’industrie et une vision messianique cherchant à faire progresser la médecine et la science. Bill Gates, qui ne veut pas payer davantage d’impôt, a même ébranlé l’inflexible Thomas Piketty, pour qui “son point de vue est compréhensible. Il pense qu’il s’estime sincèrement mieux placé que le gouvernement pour allouer ses fonds et par moments cela se vérifie”
Certains milliardaires se passionnent, de façon égoïste, pour des pathologies qui les concernent. Ainsi, Larry Ellison finance la recherche contre le vieillissement qui l’obsède, tandis que Sergey Brin (Google) a donné des sommes considérables pour la lutte contre la maladie de Parkinson à laquelle il est génétiquement prédisposé.
À l’inverse, Bill Gates consacre sa fortune à l’amélioration de la santé des plus pauvres, et non pour promouvoir la recherche sur des maladies le concernant. La devise de sa fondation, “Toutes les vies ont la même valeur” témoigne de sa vision universaliste. Lui, le passionné de high-tech, s’est concentré sur des sujets très low-tech, comme l’amélioration des latrines, l’accès à de l’eau non contaminée ou la distribution des vaccins et médicaments dans la brousse.
Bill Gates a compris très tôt que ce sont encore les technologies de base qui permettent de sauver le maximum de vies. Son action est particulièrement impressionnante en Afrique, où 300 millions de personnes sont vaccinées contre les principales maladies graves. Ces campagnes de vaccination éviteront le cancer à des millions de pauvres puisque, en Afrique, les microbes sont responsables de 20% à 50% des cancers. Bill Gates est plus utile que des milliers de cancérologues.
Lorsqu’il n’existe pas de vaccin disponible, la Fondation Gates lance des programmes de recherche pour en mettre au point. Chacune de ses actions est contrôlée et évaluée. Des économistes participent à l’optimisation des ressources investies, qui est considérée comme un devoir pour cette organisation à but non lucratif. Cette énorme influence de Bill Gates sur la santé publique effraie parfois. Son intervention est deux fois plus importante que celle de l’Organisation mondiale de la santé.
Que deviendrait la santé publique si Bill Gates se mettait à collectionner les tableaux au lieu de combattre la misère ? Depuis l’année 2000, on estime que sa fondation a déjà sauvé plus de 10 millions de vies. Bill Gates, ce héros du XXI° siècle…