Le chant est un formidable allié pour s’apaiser, se découvrir, s’épanouir et aussi pour placer sa voix, ce qui compte beaucoup quand on veut communiquer efficacement. Voilà pourquoi il y a aujourd’hui, un vrai engouement pour le chant.
Le chant apporte d’abord un bien-être physique sur lequel tous les chanteurs insistent.
“Après deux heures de chant, je suis vidée, comme après avoir fait un sport intense et je dors comme un bébé. C’est mon yoga à moi. Car le travail de la respiration est très physique” explique Catherine Braslavsky♥, chanteuse et compositrice. “L’inspiration part du ventre, remonte jusqu’aux clavicules. Puis le thorax se vide et le son glisse et s’appuie sur le souffle. Lorsqu’on chante, on a vraiment l’impression de surfer sur cette vague de respiration”
“J’ai vu le comédien Jacques Weber arriver à une séance complètement vidé et repartir une heure et demie plus tard en fredonnant dans la cour. Chanter est réellement euphorisant à condition de favoriser un état de conscience adapté, de lever les blocages et de faire circuler les énergies que l’on dépense, mais que l’on gagne aussi en chantant”; “Enfant, le chant m’apaisait et m’a permis de canaliser mon trop-plein d’énergie et une certaine violence” dit Jacques Weber.
Chanter permet aussi de nous ouvrir à nos émotions et de les exprimer. Dans le chant, plus que la beauté de la voix, c’est le rapport à l’émotion qui nous touche, comme une partition intérieure. “Je ne crois pas qu’il existe une parcelle de nous-même qui ne soit pas touchée par le chant, corps, mental, émotions. Les vibrations du chant nous synchronisent, nous harmonisent. On se sent unifié comme par un massage”
Sans oublier une dimension spirituelle. On a les pieds bien ancrés dans le sol, mais notre voix, elle, nous élève. Dans un groupe cette spiritualité est très présente. On se sent porté par la voix des autres. En initiant très tôt les enfants au chant en solo et en chorale, on les aide à mieux exprimer leurs émotions et aussi à mieux comprendre celles des autres. Les anciens le savaient qui chantaient plus que nous.
Le chant peut aussi nous aider à mieux communiquer en rendant notre voix moins monotone et surtout moins aiguë. Car les voix aiguës passent mal et sont même parfois insupportables (les siffleurs feraient bien d’y penser) ; Les bons orateurs ont une voix grave et mettent de la cadence dans leurs phrases.
Mais on peut toujours éduquer sa voix. Quelqu’un qui a une voix monotone peut faire des exercices de respiration et d’inflexion. Quelqu’un qui a une voix aiguë peut apprendre à développer les graves en pratiquant le chant. Et contrôler sa voix en évitant le dérapage dans les aigus, permet de rester maître de soi quand on doit “élever le ton”
Avec un peu de travail, nous sommes tous capables de chanter. Savoir lire la musique n’est pas nécessaire. Ce qui compte, c’est de se concentrer sur ses sensations et de trouver sa voix. Ceux qui ne souhaitent pas chanter peuvent toujours fredonner. Remarquons aussi que chanter est une forme de méditation puisque l’on est dans l’instant présent et que l’on est concentré sur son souffle. Et comme la méditation, chanter ralentit le temps.
Alors fredonnons ou chantons, seul ou en groupe, sous le soleil et sous la pluie, dans les moments heureux et dans les moments de blues. Et retrouvons les chansons traditionnelles de France et d’ailleurs qui sont de vrais trésors et qui font encore plus de bien.
♥ Catherine Braslavsky est la fille du chef d’orchestre et saxo ténor Pierre Braslavsky qui joua avec Sidney Bechet et enregistra avec lui “Sweet Georgia Brown” Souvenirs, souvenirs…
Le chant est un sujet fort intéressant.
D’abord, il constitue le premier instrument de musique naturel et facilement transportable (et pour cause).
De nos jours, nous avons beaucoup perdu la notion de chant dans le quotidien. Je ne parle pas, bien entendu, sur un plan qualitatif, mais de ces airs populaires que l’on fredonnait volontiers dans la rue ou au travail. En effet, nous avions l’habitude de chanter en travaillant, en semant, et même en faisant la vaisselle. Tout cela avant la mécanisation de notre société même si, soyons francs, les services rendus par celle-ci sont incontestables. Néanmoins, une certaine joie se dégageait de ces airs et inconsciemment, elle nous manque.
Je ne puis donc qu’approuver ces auteurs qui préconisent la pratique du chant. Nous ne louerons jamais assez ses bienfaits.
Encore merci.
Jean-marc Fouché