Cinq ans depuis avaient passé Et le roi-pacha était fort contesté. “Il ne fait pas rentrer assez de blé” Se lamentait la volaille dépitée. “Nous n’avons plus rien à manger Plus une graine ni un vermisseau à picorer. Nous avons même perdu nos trois ânes dans le pré” Criaient les volatiles affamés. “Je fais de mon mieux” leur répondait le roi Nicolas “Sans moi ça serait bien pire, croyez-moi ! Je me démène comme un beau diable Mais dans les poulaillers, la crise est mondiale” Beaucoup d’animaux voraces Rêvaient pourtant de prendre sa place. A gauche, la vache Martine et la pintade Ségolène Crurent un temps, pouvoir devenir reines. Mais ce fut le pigeon François qui leur fit la nique Aidé par un gros cochon Dominique Qui manqua de finir à l’abattoir Pour avoir troussé une grande poule noire.
La pire ennemie du roi Nicolas et du pigeon François Était la fille d’un vieux loup borgne qui avait échoué à être roi. Cette louve à la voix rauque et à la chevelure blonde Se faisait passer pour une brebis aux yeux du monde. Elle répétait comme une litanie ”Il faut plus de poulets Pour renvoyer chez eux les animaux étrangers. Nous serions tellement plus heureux Sans tous ces gueux et ces galeux !” Beaucoup de moutons l’écoutaient béats “Bêê… elle dit tout haut ce que tous pensent tout bas. Mais mieux vaut, comme le disait Grand Ma’ Le dire plutôt que le taire en tout cas” Nicolas le renard, François le pigeon, Le veau Bayrou, la taupe Eva, l’ours Mélenchon, Faisaient tout pour contenir l’invisible maladie Répandue par la louve déguisée en brebis. Mais dans le poulailler à quatre mois de l’élection Personne ne savait vraiment et pour de bon Qui de la farce serait le dindon Et qui jusqu’au 6 mai tiendrait bon. d’après notre chère Anne Roumanoff
Super la fable ! En effet ” Qui sera le dindon” ?
J’adore les fables, celles de La Fontaine, celles d’Anne Roumanoff et les autres. Les temps changent mais au fond, pas tellement…
Merci encore à toi.
Tous mes voeux, mon cher Henry, que 2012 te soit douce et féconde. Continue à nous ravir de tes conseils et de tes textes.
Bravo pour cette fable dont les vers valent tous les éditoriaux et les analyses journalistiques les plus prétentieuses et souvent bien creuses. Et si l’humour torride sauvait la France de cette morosité ravageuse qui l’étreint….