La littérature scientifique a montré depuis de nombreuses années que l’activité physique régulière a des effets positifs sur la dépression. Elle est validée comme thérapeutique par la Haute Autorité de santé, seule ou en association avec des médicaments ou une psychothérapie. Une méta-analyse publiée récemment, vient confirmer ces bienfaits.
Les auteurs de ce travail, portant des patients de plus de 18 ans souffrant d’un trouble dépressif majeur, se sont penchés sur l’intensité et les modalités d’activité physique les plus performantes en les comparant avec une psychothérapie et des antidépresseurs.
Selon cet article, les sports les plus efficaces sont la marche, le jogging, le yoga et le renforcement musculaire. Ce n’est pas tout : La danse semble être un traitement prometteur contre la dépression, plus que les autres activités.
Une autre méta-analyse montre que la danse, que ce soit la zumba, le modern jazz, la danse folklorique, en solo, en couple ou en groupe, améliore le bien-être psychologique et la capacité cognitive, outre le plaisir de la musique qui n’est pas étudié ici mais dont on sait qu’il est puissant.
Un programme de danse structuré d’une durée d’au moins six semaines a des effets positifs sur le bien-être émotionnel, la dépression, la motivation, la cognition sociale et certains aspects de la mémoire, explique le communiqué de l’université de Sydney.
La pratique de la danse stimule le SNA, système nerveux autonome. Le SNA est constitué de deux entités aux actions opposées : le système orthosympathique – de réponse au stress, régulé par l’adrénaline et la noradrénaline – et le système parasympathique qui, par le biais de l’acétylcholine, gère le repos et la récupération. Ils agissent sur les fonctions automatiques du corps (la respiration et la digestion, les battements cardiaques), contrôlent les activités viscérales afin de maintenir l’homéostasie et jouent le rôle de chef d’orchestre du rythme veille-sommeil.
Une étude menée sur des jeunes filles de 12 à 15 ans a montré que dix-sept semaines de danse classique avaient amélioré chez elles l’activité parasympathique du SNA.
Persuadé que la danse a des effets très positifs sur la santé physique et psychique, Emmanuel Monneron organise depuis 2017 des projets Danse et santé mentale qui s’adressent à des groupes de patients et de soignants. Le dernier en date, intitulé Tous ces autres en soi, a permis à un groupe de prendre part à des ateliers qui proposent des improvisations dansées à des personnes en fin de vie, avec pour aboutissement une création collective présentée à la Maison de la danse de Lyon en 2021-2022. Ce projet a été porté à l’écran par Claire Juge en 2023.
La danse est un outil intéressant pour restaurer l’estime de soi et lutter contre l’auto-dépréciation, poursuit le psychiatre. “J’aime bien être en dehors de mon corps parce que je me sens angoissée à l’intérieur”, dit l’une des danseuses qui souffre de troubles psychiques, dans le film de Claire Juge.
“Quand je danse, je n’ai plus d’angoisses, je m’envole”