L’activité physique régulière, le secret pour un meilleur sommeil

Bien dormir deviendrait-il un privilège ? Déjà quelque peu plombé ces dernières années, le sommeil des Français s’est encore dégradé avec la pandémie. Actuellement, près des deux tiers des adultes déclarent avoir des problèmes de sommeil.

Le phénomène n’est pas passager. Cette proportion est restée en permanence élevée depuis le premier confinement de mars 2020. Pour une majorité d’entre nous, il y a urgence à mettre en place des parades pour retrouver des nuits plus paisibles. Les règles d’hygiène de vie favorisant un sommeil de qualité sont bien connues, listées par exemple sur le site de l’Institut national du sommeil.

Chez des personnes sans problème particulier de sommeil, bouger régulièrement réduit le temps d’endormissement et améliore la qualité globale du sommeil. Une activité physique régulière augmente en particulier le sommeil lent profond. Des effets bénéfiques ont aussi été montrés chez des insomniaques ou chez des patients souffrant d’apnée du sommeil.

La relation sommeil-activité physique est d’ailleurs bidirectionnelle, comme le montre notamment une étude (Biobank) incluant plus de 38 000 participants suivis pendant sept ans. Par rapport aux personnes très actives au début et à la fin de l’étude, le fait d’être physiquement inactif au départ et la réduction de l’activité physique au fil du temps étaient associés à une probabilité plus élevée de mauvais sommeil.

Parallèlement, les participants avec un sommeil intermédiaire ou médiocre au départ présentaient des risques plus élevés d’inactivité physique lors du suivi que ceux ayant un sommeil sain. L’évolution vers un sommeil sain au fil du temps atténuait ces associations négatives, soulignent les auteurs.

Tout le monde peut et devrait avoir une activité physique. Cela fait partie des bonnes règles d’hygiène du sommeil, estime le psychiatre spécialiste du sommeil Pierre Geoffroy, en précisant que le sport est un synchroniseur important de l’ensemble des rythmes biologiques du corps humain, dont les rythmes veille-sommeil.

En pratique, selon lui, il faut privilégier des séances en matinée, qui permettent d’augmenter la température centrale du corps et de donner un signal d’éveil fort. La question du sport en soirée n’est pas tranchée. L’effet physiologique est clair : la hausse de la température centrale retarde l’horloge biologique. Mais au niveau individuel, c’est plus nuancé, cela décale l’endormissement chez certains, mais pour d’autres, qui sont épuisés, avec une forte pression de sommeil, cela n’a pas d’incidence.

Une activité physique régulière peut en tout cas largement contribuer à lutter contre des troubles du sommeil, d’autant, comme le souligne le psychiatre, qu’elle a aussi un effet favorable sur les symptômes dépressifs et anxieux, qui affectent très directement la qualité de nos nuits.

D’après Sandrine Cabut, Le monde octobre 2021
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