À l’heure du tout-écran, du tout-image et des informations en continu, la lecture apparaît comme un temps pour soi. Favorisant l’interprétation, la lecture aide à sortir de l’enfermement et à ouvrir de nouveaux horizons pour se réinventer.
Dans Lire c’est guérir Marc-Alain Ouaknin place la lecture au sommet des démarches qui fondent l’être humain. Et dans Les livres prennent soin de nous, Régine Detambel souligne les pouvoirs thérapeutiques du livre.
Expérience à la fois intellectuelle et sensible, tous les types de lecture nous fortifient, mais selon les travaux des chercheurs en bibliothérapie, le roman arrive en tête des lectures pourvoyeuses de bien-être psychologique.
Tout à la fois expérience d’éveil et accès à la connaissance, remède aux ruminations diverses, échappatoire à l’angoisse et la tristesse, voyage dans un ailleurs, le roman agit comme un fortifiant psychique.
Parce qu’un roman, habité de personnages imaginaires, incarne autant de vies et de lectures possibles. Il stimule le lecteur en lui demandant de la coopération, un vrai travail d’invention et d’interprétation, y compris dans les non-dits du texte.
Par exemple, dans Le nom de la rose fiction sur le Moyen Âge, (Umberto Eco, 1980) où un moine tente d’élucider une série de crimes obscurs, trois lectures sont possibles : selon que l’on se passionne pour l’intrigue, le débat d’idées, ou la dimension allégorique de moines qui tuent au nom du respect de textes sacrés.
La lecture est aussi une gymnastique du cerveau car lire des mots, des phrases, exige plus de concentration que voir des images sur un écran. Deux études récentes montrent que lire un livre peut augmenter la connectivité, c’est-à-dire le processus de connexion des neurones à l’intérieur du cerveau. Et que ces modifications neurologiques détectables au scanner persistent jusqu’à cinq jours après la lecture.
Remarquez que ceux qui ont l’habitude de lire, communiquent mieux (à l’écrit et à l’oral) que ceux qui lisent peu, parce qu’ils ont un vocabulaire plus étendu, plus varié, plus riche et qu’ils maîtrisent mieux l’orthographe des mots et la syntaxe des phrases.
Surtout, les chercheurs montrent chiffres à l’appui, que les lecteurs sont plus optimistes, moins agressifs et plus prédisposés à la positivité et à l’empathie que les non-lecteurs. De même, les émotions positives sont plus fréquentes chez les lecteurs.
Ce que Montesquieu avait déjà fort bien résumé “Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé” ; Très belle année 2017 !
La lecture constitue l’un des meilleurs moyens d’évasion existant. L’image nous est imposée, avec ses formes, ses couleurs; le livre laisse errer notre imagination, l’histoire ou l’intrigue deviennent nôtres et libre à nous de leur donner la consistance que nous souhaitons. Quelle merveilleuse liberté !