Selon la théorie du genre, ce sont les stéréotypes entendus dès le plus jeune âge “Un garçon ne pleure pas” “Les poupées c’est pour les filles” ‘Il y a des jeux de filles et des jeux de garçons” “Tu t’appelleras Jeanne”… plus que les gènes, qui façonnent dès la naissance, le genre “homme” et le genre “femme”
Revoilà la très ancienne querelle de l’acquis et de l’inné. Simone de Beauvoir disait “On ne naît pas femme, on le devient” (Deuxième sexe, 1949) ; Beauvoir, que Sartre appelait le Castor, voulait-elle dire que l’on devient une femme malgré soi ?
Nous sommes là devant un nouvel avatar des fantasmes égalitaires, puisque ce qui est visé, c’est l’égalité parfaite entre les hommes et les femmes, et cela dès la naissance. Mais à supposer que l’égalité parfaite soit possible, combien de Françaises et de Français souhaitent cette égalité parfaite ? Nos bons apôtres de la théorie du genre, se sont-ils seulement posé la question ?
Si une jeune maman préfère garder son enfant, plutôt que d’aller travailler, est-ce à cause des stéréotypes qu’elle a entendus quand elle était petite fille et des layettes roses qu’on lui a offert, ou plus simplement parce que c’est ce qu’elle préfère ?
S’il y a moins de femmes que d’hommes à la tête des grandes entreprises, est-ce à cause des stéréotypes entendus et imposés, ou plus simplement parce que les femmes ont la sagesse de préférer des vies plus équilibrées entre travail, famille et épanouissement personnel ?
Sommes-nous obligés de regretter cela ? Et est-ce aux autres et à l’Etat de nous dire ce que nous devons préférer et comment conduire notre vie ? On a déjà vu les désastres auxquels cela conduisait. “Qui veut faire l’ange, fait la bête” disait Pascal…
Quant à l’école, on lui demande trop de choses : lutter contre les stéréotypes de sexe (ABCD de l’égalité), lutter contre l’homophobie, lutter contre les inégalités, faciliter l’intégration, apprendre le civisme, apprendre l’anglais et… s’il reste un peu de temps, apprendre à lire, écrire, compter. On comprend pourquoi les résultats de l’école publique en France sont décevants et moins bons qu’ailleurs.
“L’erreur est de croire qu’une école qui se préoccuperait uniquement du lire-écrire-compter est possible” écrit Gaël Pasquier, directeur d’une école maternelle, fan des ABCD de l’égalité (Le Monde, 12 février) ; Ah, bon ? Parce qu’avant le Gender ce n’était pas possible ? Comment un directeur d’école maternelle peut-il penser et dire de telles âneries ?
Et il ajoute “Le genre est déjà là lorsque vous apprenez la règle de grammaire qui veut que les pluriels mixtes s’accordent au masculin. Et les enfants le perçoivent” Faudrait-il donc changer toute la grammaire française pour satisfaire quelques fous d’égalité ?
On pourrait aussi donner à la naissance, des prénoms neutres, ni filles ni garçons, par exemple CHA au lieu de Chantale ou Charles, pour ne pas influencer trop tôt nos chers petits anges…
Comme la Charente et la Bretagne en cet hiver 2014 sont saturées d’eau, nous sommes saturés d’idéologie, c’est-à-dire de professions de foi et de certitudes intellectuelles déconnectées de la vie réelle. Pas étonnant que tout déborde. L’obsession d’égalité parce qu’elle est sans fin et jamais satisfaite, nous déprime et nous rend malheureux. Assez ! On étouffe ! Vite de l’air !
Que tout cela est bien vu ! Nous sommes en pleine schizophrénie, d’un côté il faut respecter le “droit” à la différence de l’autre satisfaire les fantasmes égalitaires. Mais lorsque cette idéologie se heurte aux différences irréductibles de la nature alors pour contrebalancer cette “inégalité” devant la nature, on veut s’en remettre à la PMA et à la GPA. Peu importe puisque vendre ses ovules et louer son ventre n’est pas plus aliénant que louer sa force de travail selon Pierre BERGER. Casser des cailloux ou donner la VIE, ce serait du pareil au même en sorte !!!
Cette dérive est en effet une sorte de fanatisme où l’école est prise en otage d’une forme de prosélytisme : de l’air, on n’en peut plus !
Très intéressant article sur la théorie des genres. Il démontre qu’il faut éviter d’enfermer les administrés sexués que nous sommes dans des stéréotypes.
Laissons donc les situations évoluer de façon plus naturelle au lieu d’imposer un carcan en permanence ce qui, finalement, est mal vécu par tous. J’ai la naïveté de croire que tout irait mieux…
Jean-Marc Fouché