Lire, écrire, compter et méditer

meditation-ecole-460x180-300x117La tête posée sur leurs bras croisés sur le bureau, à côté des livres de maths, des élèves de CM2 d’une école de Vancouver apprennent à respirer.

Ou plutôt à s’écouter respirer, en silence ou, comme ce matin, sur l’Ave Maria chanté par Andréa Bocelli.

L’exercice de relaxation est tiré du programme éducatif MindUp, pratiqué par plus d’un millier d’enseignants de la ville de l’Ouest canadien. Appliquée depuis près de dix ans dans les écoles de Vancouver, cette pratique pédagogique s’inspire de la très tendance technique de pleine conscience (mindfulness), qui aide à combattre le stress ou la dépression en se recentrant sur son corps et sur l’instant présent.

MindUp y ajoute des leçons d’empathie, de contrôle des émotions ou encore d’optimisme. Un cocktail de positivité appelé «apprentissages émotionnels et sociaux», qui a pour but d’améliorer le bien-être des élèves et leur réussite scolaire.

Cette méthode vient d’acquérir ses lettres de noblesse avec la publication, fin janvier, d’une étude scientifique reconnaissant ses bienfaits. Pendant quatre mois, des chercheurs ont comparé les résultats de deux échantillons d’élèves, l’un suivant ce programme et l’autre non.

La conclusion est sans appel : avec ces exercices, les incivilités en classe diminuent, la sensation de bien-être des écoliers va croissant tout comme leurs résultats en maths.

Aujourd’hui, certains déclics dans l’apprentissage ont lieu beaucoup plus tôt dans l’année. Soit les techniques de relaxation permettent de mieux se concentrer, soit c’est la bonne ambiance dans la classe qui crée un meilleur climat d’apprentissage. Car lorsque les enfants arrivent le matin, ils ne sont pas en mode école. Ils ont encore la tête dans leurs écrans, leurs jeux vidéo, impossible pour eux de se concentrer.

Et cela a aussi un effet d’égalisateur social. Les enfants issus de milieux favorisés ont tendance à être déjà calmes, mais pas ceux des familles en difficulté, qui arrivent à l’école imprégnés du stress de la maison.

Auparavant, les recruteurs recherchaient des têtes bien pleines; aujourd’hui, ils veulent aussi des compétences humaines de contrôle de soi et de travail en équipe, deux notions clés du vivre-ensemble.

D’après Manon Rescan, Le Monde Magazine, mars 2015.
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